Traduction de http://mnmlist.com/on-owning-nothing/.
Alors que le minimalisme consiste à s'efforcer de posséder peu — pas bien plus que ce qu'on nécessite — pourquoi ne pas pousser ça à l'extrême, juste pour voir ?
Et si on ne possédait rien du tout ?
Je ne veux pas dire qu'on ne devrait avoir ni vêtement, ni abri, ni outil, mais plutôt qu'on abandonne l'idée de la propriété privée. C'est une idée extrême (bien que déjà connue), mais à réfléchir.
Et si nous avions des choses qu'on utilise, mais qu'on ne possède pas ? Et si on utilisait des habits quand on en a besoin, et qu'une fois fini, on les remette dans un endroit spécifique (par exemple une bibliothèque de vêtements). Et il y aurait la même chose pour toutes les possessions, des ordinateurs aux outils en passant par la télévision et la vaisselle.
Et qu'en serait-il des maisons et voitures ? Le partage de voiture existe déjà dans certains endroits, et la même chose pourrait être faite pour les vélos — des bibliothèques de vélos de partout. Le transport en commun est bien entendu une autre solution de partage.
Les maisons partagées ne sont pas un concept nouveau, bien que ce soit une idée assez étrangère pour la plupart, étant habitués à l'intimité de leurs propres maisons. Il y a néanmoins de nombreuses possibilités, incluant mais non limitées à :
- Bibliothèques de maisons, où de petites et moyennes unités pourraient être données aux gens lorsqu'ils en ont besoin, puis rendues quand ils déménagent.
- Co-propriétés, avec plusieurs personnes partageant de grandes maisons et les responsabilités de leur gestion et maintenance.
Quand on abandonne l'idée de la propriété privée, beaucoup de solutions font surface — limitées uniquement par nos imaginations.
Mais pourquoi envisager un changement si radical ? Quelques raisons :
- J'aime l'idée de vivre avec très peu — n'utilisant que ce dont on a besoin, en rendant le reste à la communauté, sans jamais avoir le fardeau des possessions matérielles.
- La possession telle qu'on la connaît est un gaspillage — nous gardons souvent des choses dont on ne se sert pas, qui seraient utiles à d'autres, parce qu'on les as achetées et qu'on les possède. Mais si on ne gardait que les choses qu'on utilise, et qu'on rendait celles dont on a plus l'utilité, dans l'idée où on pourrait toujours les avoir quand on en aurait besoin, il y aurait moins de gâchis. Moins de remplissage des décharges aussi.
- Les gens qui ont besoin de choses — telles que les habits et un abri — pourraient en avoir.
- Il y aurait beaucoup moins d'accumulation de richesses dans les mains de quelques-uns, ce qui a l'air d'être une très mauvaise idée pour la société. Ça crée une pauvreté extrême, du crime et de la misère. Là où l'inégalité des revenus est faible, il y a plus de bonheur et moins de crime (Lisez ceci comme exemple).
Bref. Ça ne risque pas d'arriver du jour au lendemain, et je ne pense pas que ça le devrait. Encore une fois, c'est juste un sujet de réflexion.
Je sais que certaines personnes brandiront des expériences ratées comme l'URSS où l'abandon de la propriété privée ne marcha pas, même un peu. Je suis d'accord avec cette évaluation, mais le problème était que tout était contrôlé par le gouvernement. Je pense que laisser le gouvernement contrôler la propriété est une très mauvaise idée. Les gens devraient contrôler la propriété — nous pourrions mettre en place des association bénévoles et démocratiques pour gérer les bibliothèques de vélos, voitures, livres et vêtements ainsi que les habitations et tout le reste.
En fait il n'y a besoin d'aucun changement dans le gouvernement pour lancer de telles associations dès aujourd'hui — nous pourrions juste nous réunir (même sur Internet), et les démarrer bénévolement pour les essayer et les expérimenter, pouvoir voir si elles fonctionnent. Tout ce que ça demanderait, c'est un groupe de gens qui veulent essayer le concept, qui se respectent assez pour ne pas essayer de concentrer le pouvoir dans les mains de quelques personnes. En fait, des protections contre la concentration du pouvoir devraient être mises en places, pour que chacun ai son mot à dire sur les problèmes qui le concernent — on ne peut pas avoir de représentants qui prennent des décisions pour nous.
Encore une fois, ce ne sont pas des idées récentes. Elles remontent aux années 1800 et c'est en fait comme ça qu'ont fonctionné les sociétés traditionnelles, pour la plupart, jusqu'à ce que les rois, les prêtres, les seigneurs et les marchands abordent le sujet de la possession.
Le changement est possible, si on garde nos esprits ouverts et qu'on s'autorise à explorer les possibilités.