Mathieu Agopian : La technique pomodoro : retour après plus d'un mois d'utilisation

Ça y est, j'ai franchi la barre (fatidique?) de un mois d'utilisation de ma nouvelle habitude, ce qui, selon certains, en fait une habitude durable.

Je me fends donc d'un billet, suite à l'article précédent: La technique pomodoro : retour après deux semaines d’utilisation.

Reprenons les points principaux de mon précédent billet:

Les points positifs

La gestion des interruptions

Un des deux points principaux dans mon utilisation de cette technique, mais avec une petite modification : un pomodoro entammé m'aide à me concentrer sur ma tâche en cours, et à ne pas être interrompu par toutes les notifications "sociales sur le web" (mail, twitter, skype, irc...). Par contre, je me suis rendu à l'évidence, elle ne me permet pas de me protéger des interruptions réelles, telles que coups de téléphone, coup de sonnette à la porte, ...

Lors d'une interruption IRL, je distingue plusieurs cas:

  1. interruption pour le travail liée à ma tâche en cours : coup de téléphone pour un retour de test où une question sur mon projet en cours
  2. interruption pour le travail non liée à ma tâche en cours, mais très courte et ne nécessitant pas de réflexion intellectuelle : coup de téléphone me demandant si j'ai bien reçu un courrier, demande de précision sur un autre projet...
  3. interruption non liée au travail

Dans le premier cas, je n'interromps pas le pomodoro, voire même j'enchaîne sur un autre pomodoro immédiatement après (en zappant la pause) si nécessaire.

Dans les deux derniers cas, je met le pomodoro en pause, et je le reprends une fois l'interruption terminée

Comptabiliser le temps passé, aide à l'estimation d'une tâche

Avec le point précédent, le plus grand avantage que j'y trouve dans mon utilisation de cette technique : j'ai regroupés les deux points, vu qu'ils me semblent vraiment liés. Je tiens le compte du temps que j'ai passé sur telle ou telle tâche, ce qui peut me servir pour un compte rendu, ou par la suite pour ajuster mes estimations.

Après plus d'un mois d'utilisation, je commence à voir les points sur lesquels il faut que j'ajuste mes estimations, et ceux sur lesquels j'ai assez d'expérience et de retour pour coller au plus proche de la réalité.

Aide à l’organisation

Même si, comme je l'indiquais précédemment, la technique pomodoro n'est pas à proprement parler la technique GTD, elle me permet d'avoir une liste de tâches à faire (à plus ou moins long terme), une sorte de pense-bête, et une autre liste pour les tâches "en cours", à réaliser dans la journée ou à très court terme.

Les points négatifs

Les 25 minutes de Pomodoro

J'hésite beaucoup moins à présent à stopper la tâche en cours, qui me demanderait "juste une minute de plus", pour prendre ma pause, puis enchaîner sur un nouveau pomodoro. En effet, un pomodoro effectué est une victoire, pas un échec, cf ci-après.

Les pauses

J'en parlais, et je persiste et signe : les pauses sont importantes, pour plusieurs raisons

  1. savoir qu'on a une pause dans X minutes permet de garder sa concentration sur la tâche en cours, et motive pour ne pas craquer et succomber aux notifications et interruptions diverses
  2. une pause permet de souffler un peu, détendre les muscles de ses épaules, jeter un oeil par la fenêtre, et par la même occasion faire travailler les muscles occulaires
  3. combattre l'effet "tête dans le guidon" : je ne pense pas être le seul dans ce cas. Lors d'un développement, il arrive qu'on se focalise sur une solution, une implémentation, et une fois terminé, on se rends compte qu'il existait une solution bien plus élégante et/ou simple. Eh bien toutes les 30 minutes, on a une chance de s'en rendre compte avant d'y avoir passé une journée !

Les interruptions

Voir les points positifs sur ce sujet : plutôt que de m'échiner à me protéger des interruptions IRL, j'ai préféré faire avec et adapter la technique à mes besoins.

Le pomodoro effectué est une victoire, pas un échec

L'avoir écrit m'a permit de le réaliser lors de la rédaction de mon précédent billet. La méthode du rubber ducking victorieuse à nouveau!

Les points à travailler

J'avais listé les points suivants:

  1. respect des pauses
  2. ressenti de la fin d'un pomodoro qui doit être positif
  3. gestion des interruptions
  4. utilisation de la technique en télé-travail

Au vu de ce que j'ai écrit plus haut, je pense avoir trouvé la solution qui me convenait pour chacun de ces points. Respect des pauses et ressenti d'un pomodoro effectué allant de pair, et gestion des interruptions "souple" qui me permet de ne pas gaspiller mon énergie à aller à contre courant.

Conclusion

Cette technique, avec les quelques adaptations que j'y ai apportées pour coller au mieux à ma méthode de travail, me convient parfaitement. Je pense m'être un peu écarté de la philosophie de la technique officielle, en n'annulant pas un pomodoro interrompu par une interruption IRL, mais je suis content de pouvoir à présent mieux gérer et suivre mon temps de travail effectif et productif.

La gestion des interruptions "sociales" me permet aussi d'optimiser mon temps de travail, et d'améliorer le rapport "travail effectif" / "temps passé devant l'ordinateur".

Quelques chiffres:

Il semblerait donc, après un mois d'utilisation, que ce qui joue sur le nombre de pomodoros par jour soit le nombre de tâches différentes à effectuer par jour, et donc le nombre de fois où il faut que je fasse un changement de contexte. Changer de tâches régulièrement n'est pas anodin, et conforte ma croyance que le cerveau n'est pas multi-tâche (hein No`!).

Mais plus que le nombre de tâches par jour, je pense que c'est l'état de fatigue nerveuse qui influe le plus. Après une semaine à faire en moyenne 15 pomodoros par jour (et un reccord de 22), je sens que les jours à venir vont devoir être plus détendus.

Et si il y a un seul élément à retenir et à surveiller, c'est le sommeil. Une journée sans avoir assez dormi la veille sera une journée molle, avec beaucoup de mal pour me concentrer, et une bien plus grande tentation de papillonner au gré des notifications. Depuis maintenant deux semaines, j'ai changé mon rythme de sommeil, et ne met plus mon réveil le matin. Je dors donc entre 8 et 9h par nuit, et je me sens beaucoup plus efficace dans la journée ! Ce sera peut-être le thème d'un futur billet ;)

Ce billet a été écrit en deux pomodoros complets, non interrompus.